INFOS ÉDITEUR
Parution aux éditions Gaïa en janvier 2012 Parution aux éditions Points Seuil le 24 octobre 2013 Traduit du danois par Laurence W.O LARSEN Ex-designer au physique charmeur, Dan Sommerdahl enfile la casquette de Détective chauve avec une classe et un naturel effrayants. Effrayants pour sa femme, Marianne, qui ne se rappelle pas avoir épousé un justicier défendant la veuve et l’orphelin. Effrayants aussi pour son meilleur ami, Flemming Torp, le commissaire de Christianssund. Son copain d’enfance aurait une fâcheuse tendance à empiéter sur ses plates-bandes. Cette fois, c’est une professeur d’arts plastiques qui est dans l’impasse. Après l’avoir séduite, un bellâtre de 25 ans son cadet s’enfuit avec une coquette somme qu’elle avait gagnée au loto. Le Détective chauve se lance à ses trousses, quitte à s’égarer dans les rues de Goa en Inde. De son côté, le commissaire est aux prises avec une affaire de meurtre au sein d’une secte religieuse. Les deux affaires révèlent des liens troublants qui invitent le détective et le commissaire à un pas de deux acrobatique et jubilatoire. (Source : Gaïa – Pages : 400 – ISBN : 9782847202151 – Prix : 22 €) |
L’AVIS DE SOPHIE PEUGNEZ
Un petit hérisson déambule tranquillement dans un jardin. Ses petites pattes se retrouvent dans une substance un peu épaisse et collante. Notre adorable animal vient de fouler une scène de crime.
Mikael n’est pas venu travailler. Cela ne ressemble pas à l’attitude du jeune homme consciencieux qui vit encore chez sa mère. Une de ses collègues les plus proches se rend chez lui. Et elle découvre avec horreur le jeune homme mort dans le cabanon de jardin la tête fracassée par un écran d’ordinateur.
Dan Sommerdahl savoure sa « liberté retrouvée » loin du monde professionnel oppressant dans lequel il évoluait avant. La course est devenue une véritable drogue pour lui (pas étonnant pour cet homme qui a tendance à avoir toutes sortes de dépendances, autrefois beaucoup moins saines). Il consacre son énergie à lancer sa nouvelle activité free lance. Dans l’esprit de beaucoup il est Le « Détective Chauve » surnom que lui ont donné les médias suite à une affaire qu’il a résolu quelques mois auparavant (« Je ne porte pas mon nom » Gaïa, Points Policier). Mais il a vraiment peur de l’aspect ringard du privé.
Un coup de fil de sa chère fille va jeter le trouble dans son esprit. Elle est maintenant étudiante, elle se passionne pour les beaux arts. Et sa prof pour laquelle elle a une profonde affection a tenté de se suicidé. Cette femme meurtrie n’ose pas en parler car elle est tombée dans un piège qui lui semble risible : elle est tombée amoureuse d’un homme plus jeune qu’elle, elle s’est fiancée et il s’est envolé avec toutes ses économies. Le conte de fée s’est transformé en « compte de faits ». Il y a-t-il des possibilités pour retrouver la trace de ce prince charmant moderne qui avait su convaincre et séduire l’entourage de l’enseignante.
Dan en mode papa poule se laisse convaincre et a vraiment envie de faire plaisir à sa fille chérie. Il se rend sur place et il retrouve très vite le goût de mener des investigations. Etre détective ce n’est finalement pas si mal que ça. Et il semble qu’il soit plutôt brillant dans ce domaine.
Anna Grue propose un roman policier tout à fait savoureux. Intrigue policière mais en même temps beaucoup d’humour. La scène d’ouverture est vraiment très originale, bucolique : c’est un petit hérisson qui découvre la scène de crime. Cette auteur de romans policiers danoise s’inscrit dans la tradition des reines du crime anglo-saxonnes. Des romans où l’enquête est vraiment au coeur du récit. Avec un travail sur la psychologie et les sentiments des personnages. Dan est particulièrement attachant. « Dan avait quarante quatre ans, en paraissait cinq de moins – et il aurait bien voulu que ça continue. Quand il avait remarqué, quelques années plus tôt, que ses cheveux se raréfiaient, il avait immédiatement empoigné la tondeuse et s’était entièrement rasé la tête. Donc, oui, il était chauve. Mais volontairement. Et smart aussi ». (Extrait de la page 45)
Son héros tente d’aller de l’avant et d’aider les autres tout en affrontant sa crise de la quarantaine. Pas envie d’aller voir ailleurs (il l’a fait auparavant). Il est plutôt en plein doute. Toujours amoureux de sa femme, il ne peut s’empêcher de se demander si son coeur ne balance pas pour son amour de jeunesse Flemming Torp. Or cet homme est également son meilleur ami, il dine régulièrement chez lui. Le doute le ronge.
Flemming, en tant que policier, est confronté à des interrogatoires un peu particuliers à mener. Les investigations qu’il doit mener suite à un crime le mènent à interroger les membres d’une secte religieuse. Le silence. Les mensonges. Et des codes de comportements qui ne sont pas forcément les mêmes que le commun des mortels. L’affaire s’avère complexe.
« Le baiser de Judas » d’Anna Grue est roman idéal pour la détente. Et j’ai très envie de découvrir les prochaines enquêtes du détective chauve. Deux autres tomes sont déjà parues en France aux éditions Gaïa. A suivre.