Présentation Éditeur
Dans ma cellule je pense à elle, Bettý, si belle, si libre, qui s’avançait vers moi à ce colloque pour me dire son admiration pour ma conférence.
Qui aurait pu lui résister. Ensuite, que s’est-il passé ? Je n’avais pas envie de ce travail, de cette relation. J’aurais dû voir les signaux de danger. J’aurais dû comprendre bien plus tôt ce qui se passait. J’aurais dû…
J’aurais dû… J’aurais dû… Maintenant son mari a été assassiné et c’est moi qu’on accuse. La police ne cherche pas d’autre coupable. Je me remémore toute notre histoire depuis le premier regard et lentement je découvre comment ma culpabilité est indiscutable, mais je sais que je ne suis pas coupable.
Un roman noir écrit avant la série qui fit connaître le commissaire Erlendur.
L'avis de SOPHIE PEUGNEZ
Prix au piège d’un subtil roman noir.
L’interrogation. La tentative de voir défiler toute l’histoire mais les zones d’ombres, de doutes sont encore très présentes.
Une jeune femme très séduite qui incite le conseiller juridique à travailler pour son mari. Malgré le trouble, c’est le désir qui prend le dessus. On ne dit pas non à Betty. En tout en discrétion c’est une relation très sensuelle qui s’ajoute à la relation professionnelle.
Bettý est tellement brillante, séductrice, pleine de vie et d’entrain malgré les coups qu’elle reçoit parfois de son époux. Mais il l’aime quand même à sa manière, parfois un peu trop brutale.
« Bettý » est un roman très subtil. Avec son ton si particulier que l’on croise parfois dans les romans nordiques : l’histoire semble simple, parfois même une sorte de lenteur et redondance dans le texte. On peut avoir le sentiment que l’on s’éloigne d’un roman policier pour aller vers un texte de littérature blanche où prime l’écriture.
Mais au détour d’un chapitre, c’est le choc. Et le livre prend alors toute sa dimension. Un réel travail sur chaque mot !
Difficile d’en dire plus sans trahir un des éléments clefs de l’histoire.
Un travail très creusé, une psychologie des personnages très soignée. Très émouvant jusque dans les dernières lignes.
La captivité, les interrogatoires sont habilement retranscrits.
L’Islande est toujours un personnage important. La taille de cette île, les liens entre les individus, leur petit nombre permet de rendre crédible ce récit.
On en ressort ému, troublé d’avoir assisté à un terrible fait divers, ses conséquences… Et les connivences…
Beaucoup moins glauque que La Cité des jarres. Un des textes qui séduira de nombreux lecteurs de littérature nordique et qui permettra à d’autres de faire leurs premiers pas dans ce domaine littéraire si riche et si particulier.