Présentation Éditeur
Dans une vieille maison, dans laquelle toutes les femmes qui y ont vécu se sont senties oppressées sans raison, un mur de la cave s’effondre et on trouve un corps. Konrad, très intrigué par ce cadavre inconnu, enquête et fait resurgir des affaires traitées dans ses trois romans précédents. Par ailleurs, il presse la police d’élucider le meurtre de son père mais il a oublié qu’à l’époque il avait menti et se retrouve inculpé. Toujours dans une ambiance à la Simenon et avec un Konrad très ambigu, moyennement sympathique et noyé dans l’alcool.
Le Mur des silences est un beau roman noir sur la violence familiale, la vulnérabilité, les sacrifices et l’impunité, dans lequel les cold cases ressurgissent toujours.
Origine | |
Éditions | Métailié |
Date | 4 février 2022 |
Éditions | Points |
Date | 10 mars 2023 |
Traduction | Eric BOURY |
Pages | 320 |
ISBN | 9791022611763 |
Prix | 22,00 € |
L'avis de Sophie Peugnez
Le Mur des silences – L’importance de briser les murs et les tabous.
Une maison où les incidents se multiplient dans la cave : les appareils qui se déclenchent tout seul et bougent, de drôles de bruits. Un bout de mur tombe révélant un corps. Cette nouvelle a bouleversé Eyglo, l’amie de l’ex-policier Konrad. Une ancienne propriétaire des lieux l’avait contactée il y a 40 ans car elle ressentait des choses négatives dans cette demeure. Eyglo, malgré des sensations désagréables sur place n’avait pas voulu donner suite pour mettre une distance avec ses soi-disant capacités médiumniques.
Konrad continue inlassablement à creuser, à interroger ceux qui ont pu croiser son père dans le passé. Il cherche à savoir qui a pu le tuer quel qu’en soit le prix. Mais lorsque les langues se délient ce sont aussi ses propres parts d’ombre et de mensonges qui remontent à la surface. « Le mur des silence » d’Arnaldur Indridason, publié aux éditions Métaillié et traduit de l’islandais par Eric Boury, est un roman profond et émouvant. J’aime beaucoup le personnage de Konrad même si il a des défauts et justement il est tellement réel que j’ai l’impression qu’il vient de se poser chez Eyglo ou qu’il tente de joindre Hugo au moment où je vous écris. Je ne le trouve pas cynique, ni torturé à l’excès je suis plutôt touchée par son besoin viscéral d’éclaircir toutes les zones d’ombres de son passé. J’ai beaucoup d’affection également pour le personnage d’Eyglo, tous les doivent vivre avec l’héritage peu glorieux de leurs pères respectifs.
Konrad est véritablement un ex-flic, il a les connaissances et en même temps le mot « ex » montre bien une cassure. A la fois, il y a ses vieux contacts (peuvent-ils encore lui servir de source ?) et en en même temps ce métier qui continue à évoluer avec des individus qui ne le connaissent pas. Comme si par moment il avait les pieds sur deux plaques tectoniques et qu’elles risquaient de le happer dans un gouffre.
Le Mur des silences, qui a d’abord des allures de littérature fantastique avec des manifestations paranormales, dévoile ensuite une facette plus sombre mais écrite avec beaucoup de pudeur et de sensibilité. En effet sans vous « spoiler » le récit, je peux juste vous dire qu’Indridason parle de la violence, des abus subis par les femmes et les enfants. Certains sont torturés par des démons, d’autres par des fantômes. Une peinture sociale très fine. Il y a-t-il une place pour la justice et pour la vérité ?