Ça aurait pu être le paradis, un thriller psychologique à découvrir.
Présentation Éditeur
Stockholm, août-décembre 2009.
Siri est psychiatre. Elle travaille dans un cabinet qu’elle a fondé avec ses collègues et amis Sven et Aina. Ses patients ne sont pas très nombreux, mais plus » fous » les uns que les autres : Sara Matteus, ex-prostituée, toxicomane, suicidaire. Peter Carlsson qui souffre d’un délire obsessionnel où il se voit tuer sa petite amie. Charlotte Mimer qui cherche désespérément à tout contrôler, à tout maîtriser, et qui fait régulièrement des crises de boulimie.
Siri elle-même ne va pas trop bien non plus. Elle a peur du noir, s’endort toujours la lumière allumée, et n’a pas encore digéré la mort apparemment accidentelle de son mari Stefan… Voici le début de ce nouveau polar suédois écrit à quatre mains par deux soeurs, dont l’une est… psychiatre. Fausses pistes et suspense s’enchaînent à un rythme haletant. Un premier roman très maîtrisé par ces jolies soeurs, déjà saluées comme les nouvelles voix du polar scandinave.
Origine | |
Titre | Någon sorts frid (2009) |
Éditions | Le Serpent à Plumes |
Date | 25 mai 2010 |
Traduction | Max Stadler, Lucile Clauss |
Pages | 376 |
ISBN | 9782268069586 |
Prix | 24,40 € |
L'avis de Sophie PEUGNEZ
Personnage et lecteur sous tension.
Siri est psychiatre. Elle exerce avec deux collaborateurs depuis des années dont Aina qui est sa meilleure amie. Sa spécialité : aider ses patients à comprendre et à surmonter leurs peurs. La jeune femme a le sentiment d’être une véritable pro, toujours sérieuse.
Mais les événements vont la faire douter. Une de ses patientes est retrouvée morte et Siri se sent observée. Pour décompresser elle aime boire un bon verre de vin. Mais elle va tout à coup sentir dans les regards de ses proches qu’elle abuse. Elle doit se battre avec ses vieux démons : sa peur du noir et la mort de son mari.
Siri a parfois du mal avec la façon dont on la regarde depuis qu’elle est veuve. Elle persiste à vouloir vivre dans sa belle maison au bord de l’eau, là-bas ça aurait pu être le paradis. Mais la menace se fait de plus en plus sentir. Elle est véritablement acculée alors qu’elle aimerait faire face.
J’ai vraiment apprécié ce premier roman des deux soeurs Camilla Grebe et Asa Traff. L’ambiance entre la thérapeute et ses patients est habilement décrite. On a véritablement le sentiment d’assister aux séances. J’ai pratiquement eu la chair de poule avec cette présence qui guette la jeune femme. On retrouve les codes du thriller. Ces scènes que l’on connait au cinéma, le prédateur est là, rode… le lecteur est impuissant…. jubilatoire.
Le texte est très intelligent, montre les fêlures de chacun. On peut être psychiatre et avoir des problèmes non résolus. J’ai aimé la justesse et le réalisme de cette histoire. Les auteurs jouent avec nous, on doute de tous même de Siri : qu’elle est la part de vérité dans son récit, est-elle une victime innocente ?
On voit bien la nécessité de degré d’empathie qu’il faut pour exercer cette profession mais également la nécessité de savoir se déconnecter. Le rythme est là, on veut arriver à la fin tout en craignant de savoir l’entière vérité et surtout si Siri sera encore en vie…
Ça aurait pu être le paradis, un thriller psychologique à découvrir.