Cordelia Edvardson : Enfant brûlée cherche le feu

Cordelia Edvardson : Enfant brûlée cherche le feu

Présentation Éditeur

Élevée dans la tradition catholique dans le Berlin des années 1930, Cordelia est une jeune fille à part. Elle aime la poésie, surtout celle qu’écrit sa mère, la belle et reconnue écrivaine Elisabeth Langgässer qu’elle admire tant. Mais la jeune Cordelia ignore que le père qu’elle n’a jamais connu était juif. Sa mère est quant à elle plus occupée à poursuivre sa carrière en faisant oublier ses propres origines juives auprès des dignitaires nazis qu’à protéger sa fille.

Alors, à quatorze ans, Cordelia est déportée. Elle survit à l’enfermement à Theresienstadt puis à l’enfer d’Auschwitz. Grâce à la Croix-Rouge suédoise, elle se retrouve à Stockholm après la libération, où elle réapprend à vivre. Son récit, rédigé des années plus tard, est une tentative de comprendre l’abandon le plus cruel qui soit – la trahison de sa propre mère – et de regarder en face l’horreur qu’elle a traversée.

Enfant brûlée cherche le feu est tout à la fois un témoignage sidérant sur la Shoah, un récit glaçant sur une relation mère-fille toxique et une œuvre littéraire à part entière.

Origine Suède
Titre ..
Éditions Christian Bourgois
Date 2 octobre 2025
Traduction Anna Gibson
Pages 208
ISBN 9782267056013
Prix 20,00 €
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Mot de la traductrice

Je relis les épreuves avant que le texte ne parte à l’impression. Je pense à elle. Je suis, une fois de plus, sidérée et bouleversée d’avoir côtoyé d’aussi près le temps de ce travail la parole unique, sans concession, extraordinairement vivante de Cordelia.

Dans le portrait filmé qu’il lui consacre au début des années 2000, Stefan Jarl interroge Cordelia sur son travail de journaliste. Depuis trente ans, elle est correspondante à Jérusalem d’un grand quotidien suédois. Déjà âgée, se déplaçant avec difficulté, équipée d’un cahier et d’un stylo-bille, on la voit arpenter les check-points. Gaza. Les territoires. Partout, elle écoute. Et elle note.

Pourquoi cet « activisme de témoignage » ? lui demande-t-il. Après un silence elle dit : « C’est ma façon à moi de tenir tête à l’angoisse. » Et, à un autre moment, en réponse à la même question : « Je refuse d’être prise au piège du passé. »

Ces deux phrases prises ensemble résument bien sa position singulière et extraordinaire. Ce n’est pas qu’elle milite pour la paix. Ça va bien plus loin. Par sa décision d’être là – d’occuper, imperturbablement, la place du témoin – elle affirme quelque chose de la paix. Sa condition de possibilité, peut-être, qui serait : Face à l’angoisse. Se porter présent. Et refuser d’être pris au piège du passé.

Ce travail considérable qu’elle a poursuivi si longtemps, malgré une santé chancelante, n’a été possible, je pense, que par l’autre travail considérable, intérieur celui-là, réalisé en amont, en Suède, auprès de sa « minuscule » dame de Berlin, décrite de façon si bouleversante dans le livre.

Je suis sûre qu’il y aura des lecteurs pour accueillir encore une parole comme la sienne. Aussi radicale. Radicalement engagée pour la vérité. Elle qui avait une expérience extrême du mensonge.

Anna Gibson

Jérome PEUGNEZ
Jérome PEUGNEZ
Co-fondateur de Zonelivre.fr. Il est le rédacteur en chef et le webmaster du site.
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