Présentation Éditeur
Un mètre quatre-vingts et de grands yeux bleus, Sonja a pourtant l’impression d’être un mouton noir et souffre de « la moderne solitude » des villes. Elle a quitté son Jutland natal, dont les paysages et le silence lui manquent, pour s’établir à Copenhague. « Toi tu es une battante », lui disait toujours sa mère, comme si c’était censé la réconforter. Un peu quand même… Elle gagne sa vie en traduisant les romans de Gösta Svensson, star du polar suédois. Ses fans disent qu’il « éclaire la société par en dessous », Sonja, quant à elle, n’en peut plus de tous ces cadavres. D’autant que ça ne l’aide pas vraiment à être en confiance avec ses contemporains. Mais voilà, Sonja a quarante ans, et elle a décidé d’apprendre à conduire. Il est grand temps, sa vie est au point mort et elle a bien besoin de passer une vitesse… Avis au lecteur : bouclez votre ceinture avant d’embarquer pour ce rodéo existentiel.
Origine | |
Titre | .. |
Éditions | Delcourt Littérature |
Date | 7 mars 2018 |
Traduction | Catherine Renaud |
Pages | 208 |
ISBN | 9782413002352 |
Prix | 19,00 € |
L'avis de Sophie Peugnez
Sonja est une quadra pas toujours bien dans sa peau. Elle a accepté la sortie organisée par sa masseuse et son groupe pour une marche méditative mais en pleine forêt, elle décide de leur faire bond. Elle étouffe, elle a besoin de se retrouver à la fois seule, plus vivante et maitrisant son destin. Son manque d’assurance est flagrant lorsqu’il s’agit de conduire un véhicule. Une peur pratiquement irrationnelle lui vrille le cerveau, elle a l’impression de perdre tous ses moyens. Elle est pourtant tellement consciente que tout pourrait plus simple dans son existence si elle arrivait à surpasser ce blocage qui l’handicape.
Et côté travail, elle sature avec les traductions des romans de Gosta Svensson, tout le monde le lit et tombe en admiration lorsqu’elle dit qu’elle traduit ses romans. Or elle sature de cette dénonciation sociale, de ses meurtres. Elle aimerait tant revenir à l’essentiel, s’intégrer et s’épanouir dans la ville de Copenhague. Or elle vient du Jutland et le contraste est profond entre les modes de vie dans la capitale et dans la province.
Pourra-t-elle trouver l’équilibre et passer à la vitesse supérieure de son existence ?
« Ceinture, rétro et clignotant » de la danoise Dorthe Nors publié aux éditions Delcourt est un texte drôle et tendre. L’héroïne a une petit côté Bridget Jones en plus raffiné. Elle montre les petits tracas du quotidien mais qui lorsque lorsqu’on les vit sont parfois complexe à surmonter. Un besoin profond d’être aimé, un vrai souci d’estime de soi. J’ai trouvé que c’était chouette d’avoir un texte comme ça qui soit à la fois léger et en même temps que j’ai eu un réel plaisir à lire. La légèreté peut aller de paire avec l’intelligence, ce roman en est la preuve. Dans ce pays où le bonheur est un art de vivre, où l’on exporte le concept de « hygge » (bien-être), où il existe l’institut du bonheur (à Copenhague, dirigé par Meik Wiking, auteur du célèbre livre Le livre du Hygge*, mieux vivre, la méthode danoise), on peut comprendre qu’il soit parfois compliqué de se sentir bien si on accède pas soi-même à ce dit bonheur.
Et puis, je connais des « gens très bien » qui font un léger blocage sur la conduite, c’est bien de traiter da manière humoristique ce sujet un peu tabou. Et non, tout le monde n’a pas son permis du premier coup et ne s’éclate pas à conduire des heures. Mais la liberté et l’indépendance que cela procure…
Dorthe Nors joue sur les accents, la traductrice Catherine Renaud a réussi à nous transmettre cette note humoristique et à bien exposer les différences selon son lieu de vie. Je pense qu’elle se moque aussi gentiment des succès des polars nordiques. C’est tellement agréable de refermer un livre an ayant un grand sourire et en sentiment de plénitude. J’avoue qu’entre deux polars, ce roman m’a fait un bien fou.
Une bonne résolution pour l’année 2019 « Lisez-le ou offrez-le », je suis certaine que d’entre votre entourage certain(e)s se reconnaitront dans cet ouvrage ou vont apprécier de partager les dé-boire-s de Sonja. Elle est sympa cette nana.
Une jolie découverte par l’éditrice Emmanuelle Heurtebize et sa complice de longue date l’attachée de presse et de communication Marie-Laure Pascaud. Ce duo qui a notamment pendant des années mis en lumière la collection 10/18 Grands Détectives s’éclate aujourd’hui à développer la littérature chez Delcourt qui était spécialisé dans la BD. Elles viennent de souffler les 1 an de cette nouvelle aventure éditoriale