Présentation Éditeur
Il est quatre heures et demie de l’après-midi, nous sommes un vendredi 24 juin, et la brume arrive de la mer dans le petit village de pêche nommé Valeyri, en Islande. C’est cet instant précis que le narrateur choisit pour saisir les histoires et surtout les secrets des habitants de Valeyri. Kata va devoir se concentrer : cette jeune femme venue de Slovaquie dirigera la chorale ce soir, même si elle ne parvient pas à surmonter son chagrin d’avoir été abandonnée par son amant. Kalli l’avait arrachée à l’enfer de la prostitution, avant de quitter Jósa, qui s’apprête à célébrer son anniversaire toute seule. Le vieux commerçant Lalli ne parvient pas non plus à oublier Emilía, qu’il a aimée puis repoussée par conformisme. Quant au pasteur Sæmundur, il s’abîme des nuits entières à jouer au poker en ligne…
Un bateau entre dans le port, la chorale va chanter dans la salle de fêtes, et la brume se pose sur seize destins à Valeyri.
Origine | |
Titre | .. |
Éditions | Gallimard |
Date | 2 mai 2016 |
Traduction | Eric Boury |
Pages | 192 |
ISBN | 9782070143511 |
Prix | 18,00 € |
L'avis de Sophie PEUGNEZ
C’est la brise qui se promène, qui enveloppe le paysage, qui caresse les habitants. C’est l’histoire d’un couple, de leur rencontre autour d’une clarinette et d’une contrebasse, ils ont joué à l’unisson et la vie aurait pu les amener à jouer à des fausses notes ou à ne plus pouvoir atteindre l’harmonie. C’est le poète Smyrill qui laisse les mots venir à lui lorsqu’il observe la nature et le monde qui l’entoure et qui tout à coup d’une manière quasi hypnotique laisse les mots valser ensemble et dépeindre la vie des habitants de Valeyri. C’est l’histoire d’Arni, c’est celle de son père. Arni et ses rituels, qui bourre sa pipe à tabac et qui possède un étrange pouvoir « il pliait les mots à sa volonté et les faisait danser, scintillants, jusqu’à l’endroit où il désirait les conduire » (extrait de la page 30).
La Valse de Valeyri est un livre sublime et apaisant. Il est construit avec de nombreux petits textes. Véritables petites touches de couleur qui une fois réunis forme un tableau représentant la vie des habitants de Valeyri. Gudmundur Andri Thorsson nous décrit les moments de l’existence à la fois beaux, justes, parfois tristes et éphémères. L’avenir, le temps passé, le présent qui n’est déjà plus là. C’est écrit en prose mais avec une véritable poésie qui évoque au lecteur la plume d’un autre grand auteur islandais Jon Kalman Stefansson. Ils ont chacun leur style et en même temps c’est capacité à nous retranscrire le monde ou plus précisément leur île avec un regard limpide et vibrant. Et avec une subtile pointe de sensualité. Les pensées sont certainement aussi importantes que les actes. On referme cet ouvrage serein avec le sentiment d’avoir fait de magnifiques rencontres.
La Valse de Valeyri a été traduit par le caennais Eric Boury. Il est traducteur littéraire. Et grâce à lui nous pouvons découvrir de nombreux textes magnifiques venus d’Islande. Il a obtenu en mai 2016 le Grand Prix de traduction de la Société des Gens de Lettres (SGDL) pour l’ensemble de son œuvre.