Présentation Éditeur
Quand Jacques Soulniz embarque. sa fille Rebecca à la découverte de l’lslande, c’est pour renouer avec elle, pas avec son passé de routard. Mais dès leur arrivée à l’aéroport de Keflavik, la trop belle mécanique des retrouvailles s’enraye. Mots anonymes sur le pare-brise de leur voiture, étrange présence d‘un homme dans leur sillage. et ce vieux coupé Saab rouge qui les file à travers déserts de cendre et champs de lave… jusqu’à la disparition de Rebecca. Il devient alors impossible pour Soulniz de ne pas faire le lien avec le drame qui s’est joué, en juin 1973, sur la petite île d‘Heimaey, toutjuste dévastée par l’éruption du Eldfell.
Un trip initiatique trop vite enterré, des passions oubliées qui déchaînent des rancœurs inattendues, et un flic passionné de folklore islandais aux prises avec la mafia lituanienne : après l’inoubliable Mongolie de sa trilogie Yeruldelgger et le Brésil moite et étouffant de Mato Grosso, Ian Manook, écrivain nomade, nous fait découvrir une Islande lumineuse, à rebours des clichés, qui rend plus noire encore la tension qu’en maître du suspense il y distille.
Origine | |
Éditions | Albin Michel |
Date | 26 septembre 2018 |
Éditions | Le Livre de Poche |
Date | 25 septembre 2019 |
Pages | 576 |
ISBN | 9782253260226 |
Prix | 9,70 € |
L'avis de Yannick P.
Un nouveau Manook, chouette. Ça s’ouvre comme une confiserie que l’on adore car par expérience, je sais que ce qu’il y a d’extraordinaire avec Patrick, c’est sa capacité à vous faire voyager à travers quelques lignes à tel point que l’intrigue en devient parfois secondaire.
Cette capacité poétique m’avait frappé avec Mato Grosso, il réitère avec Heimaey. Un roman de Manook est une invitation au voyage, au dépaysement. Après un Brésil humide et étouffant de Mato Grosso, une Mongolie aux traditions séculaires de Yeruldelgger, c’est vers une Islande aussi fougueuse que lumineuse que Ian nous embarque. Une terre de tempêtes, de landes et de volcans, une terre de légende, un lieu parfait pour y poser un thriller.
L’intrigue
Jacques Soulniz revient en Islande 40 ans après avec sa fille Rebecca. Un besoin, une envie tisser les liens père / fille. Mais rien ne se passe comme il l’avait prévu. Des petits mots anonymes sur le pare-brise de leur voiture, un homme qui les suit et un vieux coupé SAAB qui les file sans arrêt jusqu’au moment où Rebecca disparait. Les souvenirs de juin 1973 remonte en mémoire. Soulniz y débarquait avec quelques copains sur l’île d’Heimaey. Aujourd’hui, il doit composer avec Kornélius un flic féru de folklore islandais, à la voix si particulière qu’elle retourne une salle quand il se met à chanter et faire revivre de vieux chants, lui-même sur le bord du rasoir, aux prises avec la mafia lituanienne. Et puis il y a Bottie et Ida toutes deux se partageant Kornélius, sa couche.
Mon avis
Heimaey est un roman type un road trip initiatique. Si pour Soulniz c’est la dernière chance de retisser des liens avec sa fille Beckie, c’est pour Manook, l’occasion de jouer une nouvelle fois sur le dépaysement, tant aux niveaux des paysages toujours décrits à la perfection, que sur les légendes envoûtantes, les chants et les trolls, tout en ayant un pied dans la réalité pour rendre crédibles ses personnages. On y parle de la crise financière qui a frappé l’Islande, de sa transformation grâce au numérique et à ses fermes de données, mais aussi d’amour, de tourisme (qui aux fils des ans change un pays), d’amitié et de conflits qu’ils familiaux ou d’affaires.
Comme souvent, les femmes sont plus attachantes que le héros lui-même. J’ai un petit coup de coeur pour Ida. Mais je ne vous dirais pas pourquoi.
Reste qu’au delà de l’intrigue, il y a le style de Manook. Il change encore. Là, les chapitres courts, et l’écriture vive. Les dialogues sont souvent jubilatoires, à la hauteur de ces insulaires grandes gueules.
Bref, ce que je retiens, une fois la dernière page tournée reste sa capacité à nous faire voyager vers un ailleurs poétique aux lieux imposants et majestueux où l’homme est parfois insignifiant. Un voyage en Islande qui se mérite comme un amour père / fille lorsqu’il est à reconstruire.