Ce roman de Jo Nesbø est une bouffée d’air… froid bienvenue dans le polar scandinave
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Pas évident de partager la vie de quelqu’un quand on est «expéditeur» à la solde de Daniel Hoffmann, l’un des plus gros trafiquants d’Oslo… Mais, lorsque votre patron vous demande d’expédier sa jeune et belle épouse infidèle et que vous tombez amoureux de votre cible, les choses se compliquent singulièrement.
L'avis de Christophe DUBOURG
Pas évident de partager la vie de quelqu’un quand on est «expéditeur» à la solde de Daniel Hoffmann, l’un des plus gros trafiquants d’Oslo… Mais, lorsque votre patron vous demande d’expédier sa jeune et belle épouse infidèle et que vous tombez amoureux de votre cible, les choses se compliquent singulièrement.
Jo Nesbø délaisse ses romans de 400 ou 500 pages avec son héros fétiche Harry Hole, pour nous offrir un « stand alone » de 176 pages dont le protagoniste principal, Olav, est un tueur assez particulier.
Le personnage et l’intrigue n’ont rien à voir avec la série des Harry Hole. Une histoire plus humoristique que ce à quoi nous avait habitué Nesbo, un ton également différent, un récit plus ramassé (format court oblige), un style maniant l’humour noir et les personnages avec brio, parfois plus proche du trip onirique (surtout vers la fin) que du polar dit « classique ». Mais ceux qui suivent l’auteur et les enquêtes d’Harry Hole ne devraient pas être déçus… pour peu qu’ils aient envie de lire un roman « autre ».
En dépit de son métier « d’expéditeur », le personnage d’Olav est attachant. C’est en quelque sorte le nettoyeur « Léon » de Luc Besson. Un bon cœur sous une carcasse un peu rude. Olav est dyslexique, ne donne pas dans les braquages ni dans la drogue, la prostitution non plus.
« Je tombe très souvent amoureux, et j’en perds de vue les affaires », lance-t-il d’un ton égal en nous narrant l’histoire à la première personne…
Olav est ainsi. Un redoutable tueur certes, mais avec des failles et des tares qui font que l’on s’attache très vite à lui. Il est pour beaucoup dans l’intérêt que nous portons au récit, même si l’auteur n’oublie pas pour autant de nous dérouler une intrigue peut-être simple, mais pas simpliste.
D’aucuns diront que ce Nesbo là est un Nesbo mineur, une brise légère face aux ouragans que représentent « Le bonhomme de neige », « Police » et bien d’autres. Peut-être. N’empêche… je pense pour ma part qu’il représente une bouffée d’air… froid bienvenue dans le polar scandinave, tout autant que dans la bibliographie de Jo Nesbø, même si je suis loin d’être un spécialiste, et pour l’un, et pour l’autre…
Un ton et des personnages décalés, une bonne intrigue sur un format court qui n’exclue pas le fond, un Jo Nesbø différent…
Si vous n’êtes pas dyslexiques comme Olav, lisez « Du sang sur la glace » !