Présentation Éditeur
Bornholm, une île danoise de la mer Baltique, fin des année 1990.
Le cadavre d’une jeune fille est retrouvé dans un arbre, son vélo broyé au bord de la route. Aucune trace du chauffard : affaire classée. Sauf pour un inspecteur de la police locale qui finit dix-sept ans plus tard par contacter Carl Morck et son équipe. Avant de se tirer une balle dans la tête…
Sectes, folie, gourou charismatique et manipulateur… cette plongée en eaux troubles du département V de la police de Copenhague dévoile une fois encore les dessous bien cachés de la société danoise.
Origine | |
Titre | Den grænseløse, 2014 |
Éditions | Albin Michel |
Date | 4 janvier 2016 |
Éditions | Le Livre de Poche |
Date | 31 janvier 2018 |
Traduction | Caroline BERG |
Pages | 768 |
ISBN | 9782253237068 |
Prix | 9,20 € |
L'avis de Jean-Marc VOLANT
Le 6 janvier 2016 sortait en librairie pour la plus grande joie de ses nombreux lecteurs français, le nouveau polar du danois Jussi Adler Olsen avec encore une fois, une autre sombre affaire à résoudre pour le Département V et son trio d’enquêteurs que sont Carl Morck, Assad et la jeune Rose.
Après avoir été conquis dès son premier roman « Miséricorde » et eu un coup de coeur pour le second volume « Profanation », j’ai lu tous les romans de l’auteur danois que j’ai aimé, avec plus ou moins de bonheur. Certaines enquêtes vous tiennent en haleine (« Profanation » notamment et son dernier publié « L’effet papillon ») mais les autres romans du romancier du nord ont moins retenu mon attention… On ne peut pas écrire un chef d’oeuvre à chaque fois.
Et c’est le cas pour cette « Promesse », qui partait pourtant sur les bons rails : un sujet certes plutôt classique mais traité de façon originale par l’auteur, avec toujours cette efficacité pour mener son lecteur par le bout du nez, à base de rebondissements, d’une enquête menée tambour battant et surtout le plaisir à chaque lecture de nous faire partager le quotidien de nos trois enquêteurs du Département V.
Malgré ces bonnes choses, Jussi Adler Olsen a écrit cette fois ci, un polar beaucoup trop long à mon goût : c’est une enquête qui se traîne trop longtemps, avec cette affaire sur l’accident mortel d’une jeune fille (non résolu car l’auteur du forfait avais pris la fuite) et un inspecteur qui fait appel à Carl Morck et son équipe pour résoudre à son tour cette douloureuse affaire qui va s’annoncer plus difficile que prévu.
En effet, comme dit plus haut, c’est un pavé de 600 pages mais qui en contient au moins 150 pages de trop : la faute à une intrigue secondaire qui, même si elle a un rapport direct avec l’enquête de notre trio, occupe trop de place à mon sens, et ne sert pas à relancer l’enquête et les indices à trouver… Cette intrigue ne fait qu’apporter des éléments sur certains des personnages de l’histoire mais n’influence pas directement la résolution de cette difficile affaire pour notre Département V.
Un peu dommage donc pour cette enquête qui se traine péniblement et qui aurait mérité un traitement plus vif, plus dynamique, afin d’aller au principal.
Bien sûr, on ne va rester sur du négatif dans ce nouveau polar de l’auteur danois : il y a toujours l’immense plaisir de retrouver Morck et son duo d’enquêteurs, leur efficacité de travailler ensemble à résoudre cette nouvelle enquête, ponctuée de nombreux traits d’humour tout au long de ses 600 pages. Au cours de ce récit, on en apprend encore un peu plus sur le passé de nos trois héros, un passé toujours trouble pour certains d’entre eux, un passé que certains ne voulaient pas voir revenir sur le devant de la scène.
Malgré tout, c’est une lecture qui va rester un peu mitigée du fait de sa longueur trop importante. C’est vraiment dommage.
Mais aimant lire malgré tout les enquêtes du Département V, je répondrai présent pour la prochaine affaire en espérant que l’auteur danois saura nous concocter un récit un peu plus trépidant. Court et efficace.
Monsieur Adler Olsen, la balle est dans votre camp… (et peu importe de quel flingue provient cette balle…)
L'avis de Hélène B.
C’est avec un grand plaisir que j’ai retrouvé l’insolite trio du département V malgré une relative déception quant à l’intrigue et sa résolution.
Si l’histoire de ce 6 ème opus est plutôt intéressante, c’est la forme de l’enquête et sa lenteur qui m’ont un peu déroutée. En effet, j’avais très hâte de terminer ce roman, j’avais vraiment l’impression que notre trio piétinait. Il y a une multiplication des personnages plus ou moins impliqués et des lieux aussi qui font que j’ai trouvé le tout un peu trop brouillon. Comme d’habitude, l’auteur alterne un chapitre sur l’enquête et un autre sur une histoire ayant un lien avec cette enquête. Ce que je reproche cette fois-ci, c’est que cette histoire était presque une vraie histoire à part entière. Du coup, j’ai trouvé que le lien avec l’enquête n’était pas si évident et convaincant.
Cependant, le trio danois est si attachant que j’y ai trouvé mon compte de plaisir.
Dans cet opus, Rose est plus dynamique que jamais, c’est d’ailleurs elle qui incite Carl à prendre le dossier en main. Assad est mon personnage préféré depuis le début, j’aime ses réflexions pittoresques qui me font sourire à chaque fois. Je retiendrai dans ce tome les nombreuses expressions très imagées du chameau. Ce personnage est un condensé d’énergie, de gentillesse, et aussi de secrets. Plus on avance dans les romans, plus on en sait sur Assad, mais l’auteur se garde bien de nous livrer toute son histoire. Seuls, quelques morceaux de son passé nous sont révélés. Ce tome franchit une étape supplémentaire importante dans le mystère Assad.
Carl, quant à lui, est régulièrement rattrapé par son passé, c’est un homme attachant bien que taciturne. On a toujours cette impression qu’il n’arrive pas à se défaire psychologiquement de son passé. C’est un personnage qui a du mal à communiquer ses émotions et qui doit faire la paix avec lui-même. Dans ce roman, il fait encore et toujours preuve de mordant surtout lorsqu’il s’adresse à son supérieur ou à Gordon. D’ailleurs, je me demande si Gordon , dernier arrivé et assez malmené par Carl, va intégrer notre trio et s’investir dans les enquêtes. J’ai donc déjà très hâte de lire le tome suivant.
L'avis de Sophie PEUGNEZ
Un coup de fil qui irrite un peu Mork : un flic n’a pas réussi à conclure l’enquête de sa vie et il le sollicite mais Carl a déjà pas mal de choses à régler. Or le jour de son pot de départ le-dit policier sort ses quatre vérités au peu de collègues présents, il les menace avec une arme qu’il retourne contre lui et il se fait exploser la tête. Rose va être furieuse lorsqu’elle apprend ça. Et elle envoie fissa Carl et Assad sur les lieux de l’incident. Elle s’est joint à eux et elle décidera de faire rapatrier dans leurs locaux des années d’investigation sur cette enquête mystérieuse : une jeune femme percutée dans un véhicule et qui s’est retrouvée perchée dans un arbre.
Les premiers recherches vont les mener sur une surprenante découverte : son fils unique vient également de se suicider. Pas facile d’avancer sans irriter et sans blesser moralement les possibles détenteurs d’informations. Cet inspecteur avait sacrifié sa vie de famille pour mener à bien son travail voir même son obsession. Et les questions poser sur la jeune fille défunte et ses fréquentions vont aussi être des sujets douloureux. Jeux amoureux mais qui laissent soit une femme soit un homme bafoué. Il y a des souvenirs, des faits que certains auraient préféré laisser dans le passé.
Quelques années auparavant, un homme nommé Atu a voulu transmettre son enseignement, à aider ses contemporains à développer leur énergie pour vivre le bien être total. Pour l’aider à développer cette communauté, il a également créé son alter ego féminin la « vestale Pirjo ». Ce duo a su séduire et convaincre de nombreuses personnes. Mais des personnes sont disparues suite à leur entrée dans ce groupe.
« Promesse » est le sixième opus des enquêtes du département V du danois Jussi Adler-Olsen. Cet auteur est l’un de mes auteurs favoris mais j’avoue que j’ai trouvé qu’il avait un peu de lenteur dans cet épisode, je n’ai pas retrouvé l’intensité que j’avais adoré dans les cinq autres ouvrages. Les révélations continuent pourtant sur les personnages notamment pour le mystérieux Assad mais les informations révélées dans ce tome n’ont fait que confirmer « ma piste » donc la surprise n’était pas forcément très forte.
Le thème des sectes est pourtant intéressant et bien traité. Adler-Olsen expose bien comment des personnes habiles se servent du biais des stages de développement personnel pour endoctriner des individus de tous les univers professionnels et intellectuels pour les transformer en simples pions dans une structure dans laquelle ils sont piégés. Les faire se sentir écouter, leur donner l’impression d’évoluer, de donner un sens vrai à leur vie. C’est bien de voir la construction du gourou, son parcours. Et découvrir également le personnage de Pirjo qui incarne parfaitement la manipulation. L’amour libre, hum, jusqu’à quel point. Souvent source de tension même dans les lieux qui le prônent comme les sectes.
Le sujet est pertinant mais je n’ai pu m’empêcher d’avoir la sensation de longueur. Que ce soit pour la partie contemporaine ou pour la partie plus ancienne. Cela arrive souvent quand on suit des personnages pendant plusieurs volumes c’est souvent le même sentiment que pour certaines séries TV il y a des épisodes moins intenses. Cela ne m’empêchera pas de jeter sur le prochain roman de Jussi Alder-Olsen lorsqu’il sortira. Aimer les gens c’est savoir aussi leur dire quand on trouve des moments moins intenses, c’est aussi les aider à grandir que d’être honnête. Et en lisant les commentaires de mes camarades chroniqueurs Jean-Marc Volant et Hélène B., je me suis aperçue que nous avions tous eu la même perception.