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Tome 1 des enquêtes du commissaire Konrad Simonsen
Un lundi matin, deux enfants découvrent cinq corps dans le gymnase d’une école communale de Copenhague.
Ils ont été pendus au plafond avec une précision géométrique terrifiante et mutilés à la tronçonneuse. Il s’agit d’une exécution. L’inspecteur en chef de la Criminelle, Konrad Simonsen, se voit forcé d’interrompre ses vacances avec sa fille pour prendre la direction de l’enquête, pour laquelle on lui promet des moyens illimités. Per Clausen, le concierge de l’école, alcoolique invétéré qui, au cours de son interrogatoire, tient des propos contradictoires et provocateurs, devient le suspect numéro un.
Rapidement, la police découvre que les cinq exécutés étaient des pédophiles. Or, au même moment, Erik Moerk, riche entrepreneur victime de pédophilie dans sa jeunesse, lance une vaste campagne anti-pédophile sur Internet, visant à dénoncer le laxisme de la justice danoise. Cette campagne est bientôt relayée par la presse, et l’opinion publique s’empare du débat, menaçant de parasiter dangereusement l’enquête.
Per Clausen, quant à lui, échappe à la surveillance de la police et met fin à ses jours, supprimant ainsi la seule opportunité pour les enquêteurs d’approfondir leurs investigations. Simonsen, qui a appris à se méfier des coïncidences, pressent alors qu’il doit exister un lien entre l’initiative de Moerk, la mort de Clausen et les exécutions des pédophiles. Mais si tel est bien le cas, il a affaire à un plan de grande ampleur dont il ne connaît encore ni les tenants, ni les aboutissants… Dans ce premier roman complexe et foisonnant (à l’origine, le manuscrit comptait plus de mille pages), Lotte et Soren Hammer construisent une intrigue millimétrée et palpitante autour de la pédophilie.
Dressant le portrait d’une opinion qui prend fait et cause pour les meurtriers, ils renvoient le lecteur à ses propres certitudes éthiques.
L'avis de Jean-Marc VOLANT
Cinq cadavres mutilés découvert par deux enfants au sein du gymnase de leur propre école…
Au même moment, un riche entrepreneur, victime d’abus sexuels dans sa jeunesse, jette un pavé dans la mare en lançant une vaste campagne de communication pour dénoncer le laxisme de son pays envers les crimes pédophiles…
L’inspecteur Simonsen et toute son équipe vont avoir fort à faire pour se dépêtrer de ce maudit sac de nœuds…
Je n’ai pas lu beaucoup de polars nordiques, il faut le dire. Un peu échaudé par la lecture du premier roman de Camilla Laeckberg il y a deux ans environ, je m’étais dit pourtant qu’un jour, je retournerai faire un tour dans le froid nordique des pays scandinaves…
Épaté par une excellente série TV « The Killing » que je ne saurais trop vous recommander la vision, la lecture du premier roman policier du duo de Lotte et Soren Hammer semblait partir sur de bonnes voies.
Et ce fut vraiment le cas : un concentré magnifique de tension, dans cette affaire de meurtre, mêlée à un contexte politique (présent aussi dans la série « The Killing »), ce premier roman est un vrai petit bijou. J’en fus très surpris moi même et ai adoré lire cette enquête policière fort bien menée par l’écriture sobre mais efficace du duo danois.
A travers une galerie de personnages fort bien décrits et fort attachants (mention spéciale à l’inspecteur Simonsen !) je n’ai eu aucun mal à m’intégrer en lecture au sein de cette enquête menée tambour battant par le flic et son équipe ! Mêlant adroitement un fait divers (un meurtre effroyable), un contexte politique via la sensibilisation de la pédophilie et son impact réel dans la population via la justice quelque peu laxiste du Danemark à ce sujet (ce qui donne à ce roman, un ton de vérité fort appréciable) le duo d’auteurs danois dénonce une vérité dure sur leur propre pays, sur ce sujet encore tabou qu’est la pédophilie.
J’ai eu grand plaisir à retrouver dans Morte la bête, l’ambiance chargée de suspicion, de tension, et du grand travail d’écriture sur les personnages, que j’avais déjà fortement apprécié dans cette excellente série TV « The Killing » qui abordait un fait divers de la même manière, en mêlant habilement, enquête policière et politique.
Que dire de plus sur ce roman ? Lisez le tout simplement. Vous n’en reviendrez pas.
Ce polar m’a t-il réconciliée avec les espaces du grand Nord ? oui assurément et je vais certainement y retourner dans les prochains mois.