Ludvig Holberg : Trois comédies

Ludvig Holberg : Trois comédies

Présentation Éditeur

Jeppe du Mont. – L’Homme affairé. – L’Heureux Naufrage.

Parmi les écrivains du XVIIIe siècle, le Nord nous aura donné une figure aussi originale que celle du Norvégien Ludvig Holdberg (1684-1754) : un des rares auteurs scandinaves des siècles classiques, selon Régis Boyer, à s’être imposés depuis longtemps outre-Scandinavie. Né à Bergen dans un milieu aisé, où la vie, la culture et la langue y étaient toutes danoises, Holberg en fera sa langue exclusive d’écriture.

Après de brillantes études, conformément aux tendances encyclopédiques de son époque, il écrit un traité de géographie universelle. Il se rend alors en Angleterre, en Allemagne pour y parfaire ses connaissances et, rentré à Copenhague, rédige son premier ouvrage, Introduction à l’histoire des plus éminents royaumes européens (1711). Ce premier travail lui vaut une bourse, grâce à laquelle il voyage en Italie, en France où il lit le célèbre dictionnaire de Pierre Bayle ainsi que ses textes sur la tolérance. Il s’initie au même moment aux lettres française et surtout à son théâtre, largement prisé dans toute l’Europe intellectuelle. De retour à Copenhague, il écrit sous le pseudonyme de Hans Mikkelsen, brasseur à Kolundborg, des pièces satiriques, moquant aussi bien l’Etat que l’église ou les superstitions, où commencent à se camper l’art de la caricature qui frappera dans son théâtre de la maturité. Tourné résolument vers le théâtre dont il va radicalement renouveler le genre (le pays ne connaissait alors que les représentations de plein aux styles locaux) ; ses efforts vont néanmoins se heurter au piétisme nordique et à l’esprit luthérien. L’Université dénonce le théâtre, sa vulgarité et son immoralité. Résultat, en 1727, Holdberg inhume la comédie danoise en une pièce. Il aura toutefois écrit, entre 1723 et 25, plus de quinze pièces, quasi autant en 1731 et enfin cinq comédie dans la dernière période de sa vie (53-54).

Ses sources, comme le rappelle bien Régis Boyer dans son Dictionnaire des littératures scandinaves (Fayard, 1996), évolueront, depuis les réappropriations classiques de thèmes chers à Aristophane (critique des contemporains), Plaute et Térence (serviteur rusé) à la commedia dell’arte (Pantalon le vieillard ridicule, Arlequin et Pulcinella, les domestiques rusés, Colombine). Sa dette la plus profonde va pourtant à Molière. A la différence qu’Holberg ne s’adresse pas à la haute noblesse, plutôt aux commerçants, artisans et paysans. Pour cela, il abandonne le dialogue versifié et couche directement ses tirades en prose, favorise, comme c’est le cas dans les comédies ici réunies, les rebondissements humoristiques, la caricature, la parodie littéraire, aux intrigues complexes.

Ces trois comédies, Jeppe du Mont – L’Homme affairé – L’Heureux naufragé, ont pour point commun de peindre les caractères de leurs personnages en les fondant sur les différences sociales (ainsi l’homme affairé et sa dépense absurde de temps, Jeppe le Mont, paysan ivrogne que l’auteur élève aux dimensions d’un type universel…).

Origine Danemark
Titre
Éditions Belles Lettres
Date 1 janvier 2003
Traduction Marc Auchet
Pages 338
ISBN 9782251071022
Prix 25,00 €
Jérome PEUGNEZ
Jérome PEUGNEZ
Co-fondateur de Zonelivre.fr. Il est le rédacteur en chef et le webmaster du site.
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