INFOS ÉDITEUR
Parution aux éditions Presses de la Cité en aout 2011 Parution aux éditions Pocket en juin 2013 Traduit par Caroline BERG Dès son arrivée en 1943 à Terezín, Daniel Faigel, jeune médecin danois hanté par un lourd passé, se retrouve plongé en enfer. Présentée par les nazis comme une « colonie juive modèle », la ville sert en réalité de zone de transit vers des camps d’extermination. Affecté à l’hôpital du ghetto, Daniel passe ses journées à essayer d’arracher à la mort et aux déportations quelques-uns de ses patients. Parmi eux se trouve Ludmilla. L’amour qui naît entre eux leur donne la force de supporter un quotidien ponctué par la peur de faire partie du prochain convoi, dont on sait intuitivement qu’on ne reviendra pas. Comme tous les habitants du ghetto, les deux amants vont bientôt devoir prendre par à une gigantesque mascarade orchestrée par les nazis : l’embellissement du camp en vue d’une inspection de la Croix-Rouge. (Source : Presses de la Cité – Pages : 330 – ISBN : 9782258085190 – Prix : 23,00 €) |
L’AVIS DE HELENE B.
Terezin ou Therezienstadt fut une ville en Tchecoslovaquie transformée en ghetto et comme camp de transit pour des milliers de juifs.
Avant de vous livrer mon avis, j’ai pensé qu’il était intéressant de parler du camp de Terezienstadt, j’ai donc sélectionné une partie d’un article du site slate.fr.
Plus de 140.000 juifs furent internés par les nazis entre 1941 et 1945 dans l’enceinte de la forteresse baroque de la petite ville de Terezin, située sur le territoire actuel de la République Tchèque, à une heure de route au nord de Prague.Plus d’un quart d’entre eux moururent sur place, tant les conditions de détention y étaient redoutables: le travail forcé, la faim, le froid, la saleté et la promiscuité attendaient ceux qui passaient l’épais portail de ce camp de concentration déguisé en paradis résidentiel par la propagande nazie.
Plus d’un quart d’entre eux moururent sur place, tant les conditions de détention y étaient redoutables: le travail forcé, la faim, le froid, la saleté et la promiscuité attendaient ceux qui passaient l’épais portail de ce camp de concentration déguisé en paradis résidentiel par la propagande nazie, comme l’explique Der Spiegel:
«Dans leur mépris sans bornes des êtres humains, les nazis enjolivaient le camp de concentration de Theresienstadt, le présentant comme une sorte de lieu de cure destiné aux privilégiés: ils présentaient au monde le ghetto au choix comme un camp modèle, un lieu de retraite ou bien encore comme un «lieu de résidence juif» – comme le titre d’un film de propagande tourné en 1944 à Theresienstadt, insupportable par son cynisme, dans lequel les internés devaient jouer au football, faire de la musique et se doucher face à la caméra.»
La plupart des prisonniers de Theresienstadt vivaient en outre dans la peur d’être déportés dans les camps d’extermination situés plus à l’Est. Plus de 60% d’entre eux connurent ce destin tragique.
Source : Anabelle Georgen dans un article de Slate.fr
Dans ce roman, Daniel Faigel , médecin, vient d’arriver à Térezin après un éprouvant voyage dans un wagon de marchandise. Il est affecté à l’hôpital pour y travailler. Le soir, il rejoint son baraquement et y mange sa maigre et miteuse pitance. Ses journées sont rythmées par la même routine : Les malades , l’hôpital surchargé, la maladie, la misère, la faim…. Daniel fait son maximum pour sauver ceux qui peuvent l’être et rencontre , un jour, dans un baraquement qu’il visite pour y prodiguer des soins, une jeune femme nommée Ludmilla. C’est un coup de foudre , Daniel fait tout pour la revoir et l’amour s’installe .
Le roman alterne la vie au camp et le passé douloureux de Daniel. En effet, Daniel a vécu entre une mère dépressive et suicidaire et un père espérant le voir devenir Juge comme le furent tous les Faigle de père en fils. Seulement, Daniel choisit la voie médicale…. ces souvenirs alternent donc avec la vie au ghetto, le lecteur en apprend donc plus et comprend également ce qui a poussé Daniel à devenir médecin.
La rencontre amoureuse est déterminante pour Daniel. Ces moments passés à deux confèrent à leur quotidien difficile du bonheur, une pause et une bouffée d’oxygène . La narration se faisant à la première personne du singulier , l’implication du lecteur dans l’intimité de Daniel est alors importante. Le narrateur exprime sa douleur avec une très grande pudeur, il arrive à nous inviter dans ce grand chaos sans être dans le pathos. La faim, le froid, les punaises montant le long des jambes la nuit dans le lit, la peur d’être déporté dans d’autres camps ( ce qui signifierait la mort certaine) font partie des préoccupations des prisonniers. Ludmilla a la tuberculose , maladie courante dans les ghettos, Daniel fera tout pour retarder la progression de la maladie en prenant des risques pour lui-même. Ce n’est pas le premier livre traitant des camps de concentration et de l’horreur perpétuée au nom d’une idéologie mais ce roman – au-delà de la fiction- m’a appris l’existence de ce ghetto et de la fourberie avec laquelle se comportèrent les nazis face aux autorités sanitaires et aux yeux du monde. ON ne peut être qu’atterré par l’utilisation de ce lieu de l’horreur comme outil de propagande vantant une résidence pour privilégiés.
Encore un pan de la 2nd guerre mondiale que je méconnaissais. Ce roman est saisissant, l’auteur en choisissant la première personne donne une dimension affective intense.