Présentation Éditeur
Écrit par un homme de vingt-trois ans angoissé face à ce monde enlisé dans l’horreur de la Seconde Guerre mondiale (dont l’Europe vient de sortir pour inaugurer la guerre froide) et rêvant d’une humanité solidaire, LÎle des condamnés exprime avec force le drame d’un monde où la fraternité n’est plus capable de renaître dans le cœur des hommes.
La réédition de ce roman en même temps que son recueil La Dictature du chagrin donne à voir la manière dont Dagerman, du court texte de presse au long roman existentialiste, fouille les états d’âme aux prises avec les rôles sociaux des sociétés modernes.
Après le naufrage d’un navire, sept survivants échouent sur une île uniquement peuplée de lézards et d’oiseaux. Malgré les apparentes similitudes avec le mythe de Defoe, il ne sera pas question ici de robinsonades et personne ne luttera pour sa survie. Le propos de Dagerman ne se situe pas dans ce champ-là et d’ailleurs dès le départ, l’issue fatale ne fait aucun doute : la réserve d’eau est vidée intentionnellement par l’un des naufragés et à aucun moment ces derniers ne s’organisent pour tenter de trouver de la nourriture.