L’intrigue magistrale mise en place par Anna Ekberg dans La femme secrète déjoue toutes les attentes et les suppositions du lecteur !
Présentation Éditeur
Louise Andersen, la quarantaine, vit dans un petit village retiré sur l’île de Bornholm, au Danemark. Elle partage l’existence d’un écrivain, Joachim, de dix ans son ainé. Leur vie, sans histoires, est routinière. Jusqu’au jour où un homme, Edmund, arrive sur l’île et reconnait Louise : c’est sa femme, Hélène, disparue sans laisser de traces trois ans plus tôt. Il en est convaincu. Et tout porte à croire qu’il a raison. Louise, stupéfaite par cette confusion, va essayer d’en savoir plus sur Hélène, dont la vie semble avoir été beaucoup plus mystérieuse et exaltante que la sienne. Mais, si se mettre ainsi dans la peau d’une autre femme a quelque chose d’enivrant, on peut aussi y perdre la raison. Voire bien plus que cela.
En dire plus serait criminel. L’intrigue magistrale mise en place par Anna Ekberg dans ce premier roman qui fera date déjoue en effet toutes les attentes et les suppositions du lecteur, au rythme de rebondissements incessants. Plus encore qu’un suspense à couper le souffle, elle nous livre un magnifique portrait de femme en perte de repères. Si vous avez déjà rêvé de changer la donne de votre existence pour mener une autre vie, ce livre vous ravira.
Origine | |
Éditions | Cherche Midi |
Date | 4 mai 2017 |
Éditions | 10/18 |
Date | 3 mai 2018 |
Traduction | Aude PASQUIER |
Pages | 552 |
ISBN | 9782264072726 |
Prix | 8,80 € |
L'avis de Sophie PEUGNEZ
Surprenant et captivant.
Louise Anderson vit une vie sereine avec son compagnon sur l’île de Bornholm. Elle gère son resto tandis que lui se consacre se consacre à l’écriture. Un matin alors qu’elle pensait pouvoir savourer une journée de repos tranquille, elle se retrouve oblige de remplacer une de ses employées. Changement de programme pas trop grave mais un homme se met à frapper à la porte de l’établissement en vociférant « Helene, Helene ». Or personne ne porte son prénom dans l’équipe mais ce type semble échapper à tout contrôle. Comme il n’y a pas la police ce sont des hommes de la conserverie juste à côté qui sont appelés en renfort. Mais quelqu’un a quand même averti les forces de l’ordre.
Et c’est peut-être à ce moment là que tout bascule vraiment : au commissariat Louise va être longuement questionnée à part, de même que sa moitié Joachim. Louise s’appelerait Helene, elle serait l’épouse de cet individu au comportement étrange Edmund, elle aurait disparu il y a trois ans laissant derrière elle deux enfants et une entreprise très prospère. Alors que cette sympathique quadragénaire ne comprend pas ce qui lui arrive, elle est suspectée d’avoir tuer Louise Andersen dont elle aurait usurpée l’identité.
La femme secrète de la danoise Anna Ekberg publié aux Editions Cherche-Midi est un brillant page-turner. Dès les premières lignes, j’ai eu de l’empathie profonde pour Louise (ou Helene, qui est-elle ?). J’avais envie d’être son avocate, de la défendre, de l’aider à retrouver la mémoire (tout en étant consciente du danger que cela pouvait représenter), de lui permettre de réintégrer sa petite ville tranquille et paradisiaque avec Joachim. De plus en tant qu’amoureuse des livres j’ai aimé la scène de leur rencontre.
Extrait p38 « Le soir où il (Joachim) avait rencontré Louise, tout avait changé. Cette femme rayonnait. Il se souvient clairement du moment où, au café, il avait lu au public ce qu’il venait d’écrire ce jour là. Il avait levé les yeux, vu son visage. Elle se tenait au dernier rang, près de la porte menant à la cuisine, totalement captivée par ce qu’il lisait, et, quand il avait rencontré son regard, elle ne l’avait plus lâché. Elle n’avait pas détourné la tête. Tout en elle était tellement ouvert, s’était-il fit. Comme si elle n’avait aucun filtre, comme si elle voyait le monde avec des yeux tout neufs. »
Mais c’est très troublant de s’apercevoir que Joachim ne connait rien de son histoire, qu’il s’est laissé porté par ce qu’ils vivent tous les deux tellement il a souffert de la relation avec son ex-femme spécialisée en Beaux-Arts. Monde très particulier avec ses codes dont il s’est toujours senti exclu et qui est habilement décrit dans ce livre.
Ce roman de suspens est idéal pour l’été : lecture de plage ou pour s’évader du bureau. Attention aux effets secondaires car à peine ouvert on ne peut plus le lâcher. Il évoque un thème que l’on retrouve chez d’auteurs auteurs de romans policiers danois comme Jussi ADLER-OLSEN (Miséricorde – Les enquêtes du département V) et Sara BLAEDEL (Les filles oubliées) : celui de la disparition (L’enquêtrice Louise Rick de Sara Blaedel travaille dans un nouveau département consacré aux personnes disparues car entre 1600 et 1700 personnes sont portées disparues chaque année au Danemark). Ils soulignent tous le nombre important de personnes qui disparaissent dans leur pays chaque année (disparitions volontaires ou non, certaines reviennent ou sont retrouvées. Pour d’autres le mystère reste entier). Le récit va crescendo avec de multiples rebondissements. J’ai beau lire beaucoup j’étais loin d’avoir tout deviner. J’allais oublier j’ai également aimé les références à la mythologie greco-romaine.
Des heures d’évasion et de frissons en perspective. La psychologie féminine est habilement décrite or regardez la bio de cette auteur danoise que je connaissais pas : Anna EKBERG.
Hâte d’avoir votre avis.
L'avis de Léa D.
Un livre que l’on m’avait conseillé au moment de sa sortie, et dont le format poche traînait dans ma PAL depuis un petit moment : il était temps que je m’y mette !
Louise Andersen vit dans un petit village sur l’île de Bornholm, au Danemark. Elle gère un café et partage sa vie avec Joachim, un écrivain. La vie poursuit son cours de manière routinière mais satisfaisante. Jusqu’au jour où un homme, Edmund, fait irruption dans leurs vies, et clame que Louise est en réalité Helene, disparue sans laisser de traces trois ans plus tôt.
Louise est sous le choc et dans le déni, mais les faits ne mentent pas : elle est bel et bien Helene, et sans doute atteinte d’amnésie rétrograde. Mais cet événement est-il bien survenu à cause d’une simple chute de cheval, ou y a-t-il une histoire plus sombre dans la vie d’Helene ? Louise décide de reprendre sa vie précédente au sein de la famille Söderberg et de suivre Edmund, avec des questions lancinantes en tête.
La femme secrète m’avait été conseillé au moment de sa sortie en grand format chez le Cherche Midi, mais je ne l’ai acheté qu’en format poche chez 10/18 en 2018, et pour finalement le lire en 2021… Du RETARD, vous dis-je ^^ !
On va suivre en alternance deux points de vue : d’abord celui de Louise/Helene, mais aussi celui de Joachim, ce qui entraîne un bon rythme, leur parcours étant très complémentaire. Helene va tenter de découvrir ce qui lui est arrivé, et va s’intéresser de près à la vie de la famille Söderberg, sur plusieurs générations. De son côté, Joachim va s’intéresser à la véritable Louise Andersen, dont Helene aurait usurpée l’identité après sa perte de mémoire. Les deux enquêtes vont nous entraîner sur des chemins et des révélations très sombres…
Ma lecture de La femme secrète n’a pas été une grande révélation, et plutôt en demi-teinte : l’histoire est intéressante, le rythme est prenant… mais il m’a manqué une petite étincelle. En sortant du roman, j’étais mitigée. Je ne me suis pas ennuyée, mais je ne garderais pas un souvenir impérissable de cette lecture. Au niveau des personnages, j’ai plus accrochée à la personnalité de « Louise » avant qu’elle ne devienne (ou redevienne) « Helene ». Edmund Söderberg est un personnage avec énormément de potentiel, mais qui a été trop rapidement esquissé et pas assez approfondi. Pour ce qui est de Joachim, je l’ai trouvé pour le coup un peu « trop présent », et dont je n’ai pas toujours compris les réactions ou la manière de procéder… Le fait d’utiliser une perte de mémoire pour commencer l’intrigue est une trame que je trouve maintenant un peu éculée, étant donné qu’un certains nombres de romans – spécialement des polars – utilisent ce rebondissement.
Le rythme est bien dosé sauf à la fin, et toutes les « grosses » révélations arrivent d’un coup, et pas toutes de manière forcément très crédibles. Cela aurait valu le coup – à mon sens – de s’approfondir sur certains rebondissements et d’en laisser d’autres de côté. Je ne peux pas forcément en dire plus sans vous spoiler au passage !
Je dirais donc que La femme secrète est un roman policier plutôt classique, entraînant, mais qui ne s’est pas révélé spécialement novateur pour moi. Je pense que ça peut être classé dans les lectures sans prise de tête. Ce qui n’est pas une mauvaise chose, loin de là ! Si vous avez besoin d’une lecture distrayante, je pense que La femme secrète fera parfaitement l’affaire.