Interview de l’auteure Camilla LÄCKBERG

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Photo : Zonelivre.fr

Née le 30 aout 1974, Camilla Läckberg est l’auteur suédoise d’une série de romans policiers – tous parus ou à paraître chez Actes Sud – mettant en scène le personnage d’Erica Falck et de son compagnon le commissaire Patrik Hedström.

L’intrigue se situe toujours à Fjällbacka, ancien port de pêche de la côte ouest en Suède, reconverti en station balnéaire, qui sous des apparences tranquilles cache de sordides relations humaines. Fjallbacka est le lieu ou elle a grandit.

Camilla est venue en France à l’occasion du Festival Les Boréales. Plusieurs temps forts ont eu lieu pendant les 24 HEURES CHRONO DU POLAR NORDIQUE. Le vendredi 31 novembre, elle était à la Bibliothèque d’Hérouville Saint Clair pour le débat littéraire intitulé « 1 h avec Camilla Läckberg » animée par Guillaume Lebeau. Puis le lendemain pour un autre débat intitulé « Les reines du polar suédois » en compagnie Maj Sjöwall animé par Yann Nicole (cela a été très émouvant de voir ces deux reines de générations différentes réunies). Il y a également eu deux séances de dédicaces.

Genèse de ma rencontre avec Camilla Läckberg.

Entre les conférences des Boréales, il y a également une des moments très festifs pour échanger de manière décontracté tout en dégustant les verrines au Café Pouchkine. C’est là-bas que j’ai appris une nouvelle qui m’a profondément surprise et émue. L’équipe des Boréales m’avait annoncé que j’allais pouvoir rencontrer Camilla Läckberg pour une interview. J’imaginai participer à une conférence de presse. Mais lorsque Nathalie Colleville, la chargée de communication, m’a annoncé que j’allais avoir une demi-heure en tête en tête avec Camilla Läckberg pour une interview exclusive pour zonelivre, je l’avoue je n’en revenais pas. Seule Nathalie pourrait vous décrire ma tête à cet instant précis…

Le samedi ma matinée est passée très vite en librairie. A 12h00, j’ai sauté dans le tram direction Hérouville. Arrivée sur place j’ai salué mon confrère Pierre Thomine de la librairie Eureka Street qui tenait la librairie éphémère des Boréales ainsi que la team des Boréales.

J’ai ensuite profité du soleil pour travailler sur un banc et peaufiner mon interview. La veille, j’avais assisté à la conférence menée par Guillaume Lebeau, il avait déjà posé beaucoup de questions intéressantes, de même que les lecteurs. J’ai décidé de construire une interview qui soit vraiment complémentaire pour que l’auteur n’ait pas toujours l’impression de répondre aux mêmes interrogations. Un des axes sur lesquels j’ai travaillé : comment cette jeune femme est devenue en quelques années une des « reines du crime ».

Il est un peu plus de 14h00, je me rapproche de la bibliothèque et je vois Camilla Läckberg passer avec l’équipe de france 3 et je sent une drôle de petite boule dans mon ventre. 14h30, alors que je discute avec la directrice de l’établissement et Blandine qui gère la communication, Camilla et sa traductrice Lena Grumbach arrivent.

Nous nous installons dans une salle privative. Et j’ai beau savoir que les auteurs sont des gens comme les autres, je suis un petit peu intimidée. Et ma première phrase sortira de ma gorge avec un son un peu bizarre… Mais l’ambiance est détendue, Camilla est vraiment très agréable et très pro. Elle est passionnée de romans policiers depuis l’enfance mais c’est une enfant des années 70 qui ne renie pas sa culture TV. Elle aime écrire mais elle assume la partie marketing de son travail.

J’espère que vous aurez autant de plaisir à lire cette interview que j’ai eu à la réaliser. Et pur que vous puissiez vivre l’expérience comme si vous aviez été sur place, je vous ai joint également l’intégralité de la conférence de Guillaume Lebeau.

Un immense merci à toute l’équipe des Boréales sans qui ce superbe moment n’aurait pas été possible : Jérôme Rémy, Guillaume Patard-Legendre, Nathalie Colleville, Alice de Gouville et Titouan André. J’en profite pour remercier et féliciter également l’équipe de la Bibliothèque d’Hérouville pour la chaleur de leur accueil et la qualité de leur travail. Certains diront oui mais c’est leur travail mais je répondrai que tous les gens que je viens de citer le font avec passion et humilité et je trouvai cela important de le souligner. Grâce à des gens comme eux, le monde du livre à encore des belles heures devant lui.

Bonne lecture à toutes et tous.

Interview exclusive de Camilla Läckberg pour Zonelivre.fr – Bibliothèque d’Hérouville Saint Clair le samedi 01 décembre 2013

Traductrice : Lena Grumbach

Camilla Läckberg, le parcours a-t-il était long et difficile entre l’écriture de votre roman « La Princesse des glaces » et le moment où vous avez rencontré votre éditeur ?

Mon parcours est assez inhabituel. Le 03 août 2003, j’ai envoyé mon manuscrit à trois maisons d’éditions : une petite, une moyenne et une grande. 5 jours après la petite maison m’a recontacté et j’ai signé chez eux. J’ai aimé travailler avec cette maison mais le succès grandissant, j’ai dû faire appel à un agent. Et signer dans une plus grande maison. Cela m’a fait mal au coeur, j’aime être loyale mais c’était une nécessité. Ce fait peut choquer des gens qui ne connaissent pas le monde de l’édition mais l’auteur entretient toujours une « relation boiteuse » avec son éditeur. Si les ventes baissent, ce peut être l’éditeur qui abandonne son auteur.

Vous êtes de plus en plus sollicitées. Comment gérez vous vos livres et leurs promotions ?

Pendant le travail d’écriture, je ne pense qu’à l’écriture. Après vient l’aspect commercial. Il ne faut pas oublier que j’ai une formation d’économiste et de marketing et que j’ai travaillé dans ce domaine. Il y a 10 ans c’était mal vu de parler de marketing maintenant on parle plus librement. Et j’assume totalement cet aspect de ma personnalité.

Vous êtes très présente sur les réseaux sociaux, j’ai pu lire beaucoup d’informations sur votre page facebook. Que représentent pour vous ces nouveaux modes de communication ?

(rires) Twitter, je suis fan de twitter. (sa traductrice rit elle aussi : elle n’arrête pas de twitter, toute la journée, entre deux rendez-vous. Prendre des photos, les envoyer) Oui, je n’arrête pas. J’aime partager avec mes lecteurs « la vie d’un auteur ». Montrer comment se déroulent les différents festivals où ils ne peuvent pas être présents mais également ce que je mange, mes compagnons de table…. J’aime les inclure dans mon quotidien. Nous sommes des gens comme les autres. Mais si je suis consciente d’être comme « star », j’ai la possibilité d’en profiter. Donc je le fais, je m’éclate.

En Suède, vous avez participé à l’émission « Let’s dance » (Danse avec les stars, en français). Comment êtes-vous arrivée dans cette émission ? Etiez-vous déjà une danseuse ?

Non, je n’avais jamais dansé auparavant. Ils sont venus me proposer et j’ai trouvé cela plutôt fun. Je me suis entrainée, j’ai travaillé. J’avais déjà l’image dune « bad girl » dans le milieu du roman policier, je me suis dit que mes confrères allaient penser que c’était fini, qu’ils n’y avaient plus d’espoirs pour moi. (rires) Et non, j’ai même été très surprise et très émue car lors d’un salon du livre un des plus grands suédois est venu me voir qu’il me regardait tous les vendredi soirs avec sa femme et qu’il m’encourageait devant la TV.

Votre roman « L’oiseau de mauvais augure » parle des dangers de la télé-réalité (les personnages participent à l’émission « Fucking Tanum »). Pourriez-vous être une guest star dans l’émission « Big Brother » ?

C’est une émission que je peux regarder pour me détendre mais je n’ai aucune envie d’y participer. dans le même esprit, j’aime aussi regarder des « doc-téléréalistés » où l’on suit des « housewifes » (la vie au jour au jour de femmes célèbres, de people) comme « L’incroyable famille Kardashian ».

Et mon mari Martin, qui est policier, est également le premier gagnant de l’émission « Robinson » (équivalent de Koh Lanta en France).

Pour en revenir à des sujets plus sérieux. Les thèmes de l’enfant délaissé, volé à sa mère, adopté, la non-communication entre parents et enfants semblent vous tenir à coeur ?

Je suis une maman tout simplement. Je suis très inquiète de ce qui pourrait leur arriver. Cela permet d’extérioriser.

J’ai vu que vous participez activement à la lutte contre le cancer (Swedish Children Cancer Fondation). Ce combat est important pour vous ?

Oui, là encore, je suis une maman. Et c’est important de les aider. Je collabore a « make a wish fondation ». (Cette fondation aide les enfants gravement malades à réaliser leur rêve)

Les remarques de vos lecteurs sont-elles importantes pour vous ?

J’écris pour que les gens puissent se distraire. Cela me fait plaisir t’entendre que les personnes aiment lire mes histoires (Je venais de souligner le plaisir que j’avais à retrouver ses personnages, le sentiment d’être le voisin invisible qui aime retrouver les personnages, les voir grandir, évoluer. L’effet évasion et détente, j’ai lu ses romans pendant un moment difficile et lorsque je les ouvrais, je partais directement pour la Suède et j’oubliais tout le reste). J’aime faire des portraits, décrire atmosphère de la ville. En Espagne, j’ai rencontré une journaliste très enthousiaste. Elle habitait un petit village espagnol et elle avait l’impression que mes romans se déroulaient chez elle, elle retrouvait tous les codes d’une petite ville où tout le monde se connait, avec son port.

Je pense que ce qui plait dans mes romans c’est ce mélange d’exotisme (pour vous) et les codes de « la vie de monsieur et madame tout le monde ».

Quel but poursuivez-vous dans vos romans ?

J’essaye d’expliquer pour quoi les choses se passent. C’est intéressant de montrer la psychologie des gens qui sont bons mais qui peuvent en même temps avoir une partie sombre chez elle. J’essaie de savoir d’où cela peut venir.

Vos romans sont adaptés en série TV, quelles sont vos séries TV préférées ?

Esprits Criminels. CSI. La loi et l’ordre. Morse.

Pour finir plus en légèreté, vous êtes l’égérie de la marque de joaillerie Sahara Silver, pouvez-vous nous en dire plus ?

C’est un de mes meilleurs amis qui a créé la société. Et j’aime les belles choses et j’ai la grande chance de pouvoir en profiter. Alors pourquoi m’en priver ? (Camilla portait justement ces bijoux et j’ai pu les admirer de plus près. Très sympa. C’était la minute girly)

Une demi heure cela passe très vite. Mais j’avais vraiment eu le sentiment d’avoir vécu un moment privilégié. J’ai pris Camilla Läckberg en photo pour illustrer cet article. Et chose rare je l’avoue, j’ai posé à côté d’elle pour marquer ce beau moment. Lorsque j’ai descendu les marches et que j’étais dans le même état qu’après un excellent concert, un peu groggy. J’ai posé mes affaires et je me suis retrouvée face à face avec quelqu’un dont le visage m’était loin d’être inconnu. Et je me suis donc retrouvée à parler des Boréales et de Camilla Läckberg avec… Rodolphe Thomas, le maire d’Hérouville ! (lieu où se déroulait cette manifestation). Avant qu’il ne parte à son tour échanger quelques mots avec elle. Pour résumer, une journée merveilleuse et hallucinante et j’espère avoir pu vous transmettre un peu de la joie que j’ai eu à vivre cet instant.

Merci à Camilla Läckberg de nous avoir accordé cette interview. Merci à Lena Grumbach d’avoir traduit nos propos. Et merci à toute la merveilleuse team des Boréales de m’avoir permis de vivre un tel moment et d’avoir eu envie que les lecteurs de zonelivre puissent avoir une interview exclusive de cette auteur.

Retrouvez la chronique de son premier roman La Princesse des glaces :  Tome 1 d’Erica Falck

1H AVEC CAMILLA LACKBERG – Débat littéraire animé par Guillaume LEBEAU à la Bibliothèque d’Hérouville Saint clair le vendredi 31 novembre 2012 à 22h03.

Traductrice : Lena GRUMBACH

Guillaume LEBEAU rappelle que Camilla LACKBERG est l’auteur suédoise la plus lue au monde avant même Henning Mankell. Malgré un monopole anglo-saxon, le roman policier séduit de plus en plus de lecteurs. Ses romans sont également adaptés en série TV.

Camilla Läckberg, comment avez-vous commencé à écrire ?

(Quelques mots en français qu’elle a appris il y a 20 ans). J’ai toujours rêvé de devenir écrivain. Mais je ne pensais pas que cela pouvait devenir une réalité. Au lieu de ça, je suis devenue économiste. J’ai fait un cours d’écriture en 1998, j’ai eu une sorte de déclic, j’ai écrit ce qui allait devenir « La princesse des glaces ». J’ai passé deux ans à écrire en parallèle de mon métier d’économiste.

Le père noël a-t-il vraiment tué sa femme ?

J’ai toujours rêvé d’être écrivain. A quatre ans, mon père écrivait et je faisais des dessins. J’ai toujours eu un côté morbide en moi.

Policier. Un genre qui vous convenait ?

J’ai toujours aimé cette littérature. Si je voulais devenir écrivain c’est pour écrire des polars. En Suède, les écrivains de polars devaient avoir un message social. Mais pour moi celan’a jamais été primordial. Le plus important à mes yeux est de donner du divertissement aux lecteurs. Il y a forcément un peu de mes opinions dans mes écrits.

Erica Falck, c’est vous ou c’est une autre ?

Au début je ne voulais pas du tout qu’elle me ressemble c’est pourquoi je l’ai faite grande, blonde. Mais au fur et à mesure, je me suis aperçue que c’était plus intéressant d’être avec des choses que je connaissais.

Mon premier mari était économiste. Le second est policier. J’ai donc un expert à la maison. Je suis amie avec d’autres auteurs de romans policiers. Elles me disent que c’est pas loin du dopage. Je leur répond « il faut ce qu’il faut pour écrire de bons romans policiers. Vous pouvez vous procurer le vôtre » (rires)

Avez-vous déjà été impliquée dans une affaire criminelle ?

Non, non, je reste toujours dans le cadre de la loi. Je ne conduis jamais trop vite. J’ai très peur de la police.

Avoir autant de succès si jeune, effrayant, excitant ?

Avoir du succès c’est fantastique tout simplement. Grâce à ce succès j’ai pu passer des moments inoubliables. J’ai pu voyager, j’ai partagé à l’émission « Let’s dance ». Je me suis entrainée pendant 15 semaines à raison de 7 heures par jour.

Pouvez-vous m’apprendre à danser le mambo ?

Plus tard (rires)

Avez-vous une explication vis à vis du succès du roman policier suédois.

Tout a commencé avec Martin Beck dans les années 1960, le héros de Sjöwall et Wahlöö. Ils ont mis la barre bien haut. Je compare cette chose avec le tennis : Björn Borg a été un grand joueur. Beaucoup de suédois se sont mis au tennis. Et nous avons eu d’autres grands joueurs.

Quels sont les ingrédients d’un bon roman policier ?

C’est difficile. Mes livres par exemple n’ont rien à voir avec ceux de Stieg Larsson. Quelques petits tuyaux : il faut un livre où on ne peut pas s’arrêter de tourner les pages. Il faut aimer ses personnages.

Pourquoi avoir choisi Fjällbacka comme décor ? Je suis allé la-bas et ce lieu ressemble à un Saint Tropez suédois avec sa jeunesse dorée. Bien loin des crimes.

Fjällbacka est ma ville natale, j’y ai grandi. Ma mère y habite encore. C’est tout petit 1000 habitants. Comme j’aime beaucoup les contrastes, j’ai mis des crimes dans cette ville si accueillante. Et puis par feignantise, je connais bien la ville, c’était facile de la décrire.

J’étais inquiète de la réaction des habitants. J’avais peur d’être roulée dans le groudron et les plumes (rires). Les gens sont très contents, ils me demandent de mettre un cadavre dans leur jardin.

Vos romans ont été adaptés en films pour la TV qu’en pensez-vous ?

Les 4 premiers ont été adaptés mais je ne suis pas tellement satisfaite.

Une nouvelle adaptation est en train d’être faite et je suis très contente. On va tourner 10 longs métrages pour la TV inédits avec Erica et Patrick. Plus 2 films pour le cinéma dont « L’enfant allemand ». Grâce à eux, j’ai été invitée deux fois au festival de Cannes. Les stars sont superbes.

Où sont-ils tournés ?

Je suis très fière, ils sont tournés dans les studios Läckberg. (Il n’y avait que Mankell à avoir ses propres studios). J’ai pu faire une apparition à la Hitchcock.

Des lecteurs ont-ils des questions à poser à Camilla ?

Lectrice : Les studios sont-ils suédois ou internationaux ?

Les tournage sont suédois mais il y a une collaboration avec des sociétés internationales.

J’aimerai beaucoup Georges Clooney dans le rôle de Patrik (rires) ou pourquoi pas Gérard Depardieu (rires)

Lecteur : Etes-vous en train d’écrire un prochain roman ?

Le prochain va sortir en Suède en 2014. Il s’intitulera « Le dompteur de lion ». Je trouve d’abord mes titres, les histoires viennent ensuite.

Le tome 7 sortira en France en juin 2013 et il s’intitulera « Le gardien de phare »

Lecteur : Actes Noirs a été créé pour Millenium ? Il y a juste des romans policiers nordiques ?

Réponse de Guillaume Lebeau : Non (Désolée, j’ai écouté l’explication de Guillaume mais je n’ai pas pris de notes à ce moment là. Début de crampe dans la main car c’était la troisième conférence à laquelle j’assistai tout en prenant des notes, vous verriez mon écriture dans mon carnet …)

Lectrice : Quels acteurs choisiriez-vous pour interpréter vos personnages dans une version hollywoodienne ?

George Clooney pour le personnage Patrik avec bien entendue il y aura une scène où une figurante devra le draguer : moi (rires)

Renée Zellweger (qui a joué Bridget Jones) pour le personnage d’ Erica

Intervention du directeur de la collection Actes Noirs.

Les couvertures de la collection Actes Noirs ont été faites en hommage à la Série Noire de Gallimard (médaillons jaunes.)

Lecteur : Quel est votre processus d’écriture ?

Chaque livre est écrit dans un ordre chronologique et exact. Je découvre l’histoire au fur et à mesure de l’écriture. Je ne connais que 2% de l’histoire en commençant le roman. Ce qui m’amuse beaucoup, c’est d’entrer dans la peau du personnage.

Lectrice : Pourquoi faire des livres d’enfants éloignés de l’univers d’Erica et de Patrik ?

Le Livre est né un peu avec mon petit dernier Charlie. Il a 4 grands frères et soeurs (j’ai eu deux enfants lors de mon premier mariage et mon époux a eu aussi deux enfants). Pour qu’il soit bien armé pour affronter les plus grands, j’ai raconté aux ainés que ce n’était pas un bébé habituel, qu’il avait de supers pouvoirs. Je pense qu’il faut que je garde l’argent des livres pour permettre à Charlie de suivre une thérapie plus tard (rires).

Lecteur : Comment vont évoluer les personnages ?

Tant que ça m’amuse d’écrire sur ces personnages, je continuerai. Personnellement j’ai du mal à comprendre les auteurs qui savent combien ils écriront de livres. Je sais juste ce qu’il va arriver dans les livres. Mes meilleurs amis sont des personnages de romans et j’aime passer du temps avec eux. Lorsque j’ai divorcé en Suède, les lecteurs demandaient qu’Erica et Patrik ne divorcent pas. Et je me suis engagée à respecter cette promesse.

Lecteur : Comment avez-vous le titre sans connaitre le contenu du roman ?

Pratiquement je trouve le titre et il m’amène l’histoire. C’est assez inhabituel mais je n’arrive pas à travailler autrement.

Lecteur : Pourquoi sur le tome 1 La Princesse des glaces, il y a une photo d’une blonde et d’une brune ? J’ai cru qu’Erica était brune comme vous.

Je n’ai pas un mot à dire sur les couvertures. Je les découvre, parfois je ne comprends pas trop. J’aime beaucoup les couvertures d’Actes Sud.

Lecteur : Est-ce que c’est vous qui écrirez aussi les scénarios des téléfilms ? Est-ce plus agréables à écrire ?

Je ne les écris pas mais je les suis. J’ai mon mot à dire. Ce que j’aime beaucoup la vie quotidienne de Patrik et d’Ercia.

Il y a parfois des éléments qui surprennent les distributeurs étrangers : « mais qui c’est, cet(te) espèce de nounou ? » en parlant de Patrik. En effet le congé parental partagé entre le père et la mère est très courant en Suède, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays.

Lecteur : Avez-vous une autre série qui se cache quelque part ?

Pour l’instant j’ai tellement de plaisir à écrire les histoires d’Erica et de Patrik. Quitte à les accompagner jusqu’à la maison de retraite (rires). J’ai également écrit en parallèle deux livres pour enfants (un tome publié en France pour l’instant), et deux livres de cuisine (un vient de sortir en France en octobre 2012)

FIN DE LA CONFERENCE. Le public se lève pour se rendre à la dédicace.

Sophie PEUGNEZ
Sophie PEUGNEZ
Co-fondatrice de Zonelivre.fr. Sophie PEUGNEZ est libraire, chroniqueuse littéraire pour le journal "Coté Caen" et modératrice de débat.
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