Dans cette troisième enquête, Le cercle des coeurs solitaires, Simonsen est rattrapé par le passé. Il revient sur sa jeunesse et ses premières années dans la police
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Tome 3 des enquêtes du commissaire Konrad Simonsen
Fusillade dans une école de Copenhague. Un collégien a tiré sur ses professeurs, tuant deux d’entre eux, et séquestré les élèves de sa classe, avant d’être abattu par la police. À peine relevé d’un accident cardiovasculaire, l’inspecteur Konrad Simonsen imaginait une reprise un peu plus en douceur… Du côté de sa jeune collègue, Pauline Berg, ce n’est pas la grande forme non plus : pas vraiment remise de l’affaire précédente, où elle a failli laisser la vie, elle pique des crises d’angoisse à répétition et carbure aux anxiolytiques.
Soucieuse de le ménager, sa hiérarchie met Simonsen sur une autre affaire, a priori banale : le décès d’un postier, quelques mois plus tôt, des suites d’une chute dans un escalier. Le dossier vient d’être rouvert : apparemment, on l’aurait aidé à tomber. Le téléphone portable de ce dernier révèle d’abord un lien avec l’un des professeurs tués. Un malheur ne venant jamais seul, Simonsen découvre bientôt un étrange mausolée dans le grenier du postier : des photos en noir et blanc d’une même jeune fille qu’un jeu de miroirs reproduit à l’infini. En fouillant dans les archives, Simonsen exhume bientôt la disparition jamais élucidée d’une adolescente à la fin des années 1960. Adieu les horaires aménagés.
Dans cette troisième enquête, Le cercle des coeurs solitaires, Simonsen est rattrapé par le passé. Ébranlé par la maladie, il revient sur sa jeunesse et ses premières années dans la police, quand les gens de son âge et la femme qu’il aimait étaient de l’autre côté des barricades. Avec la froideur et la minutie des enquêteurs, Lotte et Søren Hammer explorent la fêlure d’un homme et les illusions perdues d’une génération dans un polar crépusculaire.
L'avis de Marie H.
Les deux premiers livres de Lotte et Søren Hammer ont campé une équipe d’enquêteurs attachants de la criminelle tout en développant une critique sociale. Dans le premier, il s’agissait de pédophilie (Morte la bête), dans le second l’écologie et du prix à payer (Le prix à payer), dans Le cercle des cœurs solitaires, les auteurs reviennent sur le mouvement hippie, à partir des flash-back de la jeunesse de l’inspecteur Konrad lorsqu’il était jeune policier amoureux d’une jeune militante Rita, d’extrême – gauche :
« Il y a quelque chose que je ne comprends pas, Rita. Pourquoi un directeur de musée nazi monte-t-il une exposition consacrée à Kandinsky et Klee, deux artistes qui ont justement été pourchassés par les nazis ? Ils sont vraiment futés, ces néonazis. C’est terrible.
Elle lui avait expliqué que c’était ce qu’on appelait la tolérance répressive. Il l’avait embrassée dans les cheveux et lui avait suggéré clament de s’intéresser un peu plus à Kandinsky et Klee et un peu moins à Marcuse et Habermas. Elle s’était levée du lit. Lui n’avait que son brevet et un passé de flic, qu’est-ce qu’il pouvait comprendre à ces débat ? »
Le cercle des coeurs solitaires commence par une fusillade dans un collège et l’on regrette que les auteurs abandonnent un peu vite cette situation. Afin de ménager l’inspecteur Konrad qui vient de faire un accident cardiovasculaire, il va enquêter sur le décès d’un postier, secondé par sa Pauline Berg qui souffre quant à elle, de stress post-traumatique après avoir échappé à la mort dans une cave lors de sa précédente enquête Le prix à payer).
Konrad Simonsen trouve dans le grenier du postier une étrange installation de photos en noir et blanc d’une même jeune fille :
« Ce grenier ressemble à un véritable mausolée, on dirait qu’il a voulu l’aménager en son honneur. » Puis, il découvre la disparition jamais élucidée d’une adolescente à la fin des années 1960. Est-ce la même jeune fille ?
Au terme de l’enquête, Konrad et Pauline auront retrouvé un peu de leur sérénité et malgré quelques longueurs, le roman est intéressant.