Pour son deuxième opus, Le prédicateur, Camilla Läckberg réalise un exercice de style très intéressant.
Présentation Éditeur
Dans les rochers proches de Fjällbacka, le petit port touristique suédois dont il était question dans La Princesse des glaces, on découvre le cadavre d’une femme. L’affaire se complique quand apparaissent, plus profond au même endroit, deux squelettes de femmes…
L’inspecteur Patrik Hedström est chargé de l’enquête en cette période estivale où l’incident pourrait faire fuir les touristes et qui, canicule oblige, rend difficiles les dernières semaines de grossesse d’Erica Falck, sa compagne.
Lentement, le tableau se précise : les squelettes sont certainement ceux de deux jeunes femmes disparues vingt-quatre ans plus tôt. Revient ainsi en lumière la famille Hult, dont le patriarche, Ephraïm, magnétisait les foules accompagné de ses deux petits garçons, Gabriel et Johannes, dotés de pouvoirs de guérisseurs. Depuis cette époque et un étrange suicide, la famille est divisée en deux branches qui se haïssent.
Alors que Patrick assemble les morceaux du puzzle, on apprend que Jenny, une adolescente en vacances dans un camping, a disparu. La liste s’allonge…
Une nouvelle fois, Camilla Läckberg excelle à tisser son intrigue, manipulant son lecteur avec jubilation, entre informations finement distillées et plaisir de nous perdre en compagnie de ses personnages dans une atmoshère provinciale lourde de secrets.
Camilla LACKBERG : Sa biographie et sa bibliographie
Pour en savoir plus sur Camilla LACKBERG, découvrez l’interview exclusive qu’elle a accordé à l’équipe de zonelivre à l’occasion du Festival Les Boréales 2012
Origine | |
Titre | Predikanten, 2004 |
Éditions | Actes Sud |
Date | 2 mars 2009 |
Éditions | Babel |
Date | 2 mai 2013 |
Traduction | Lena GRUMBACH et Catherine MARCUS |
Pages | 512 |
ISBN | 9782330018030 |
Prix | 10,20 € |
L'avis de Sophie PEUGNEZ
Persuasion.
Un cadavre retrouvé sur la plage fait créé un véritable choc surtout lorsqu’on découvre deux autres corps beaucoup plus anciens à proximité. C’est une vieille histoire qui ressurgit. Le tueur présumé de l’époque s’est suicidé laissant un véritable chaos dans sa famille. Ses fils ont tendance à commettre des méfaits et leur mère fait tout pour protéger son clan.
Ils vivent dans un pavillon de chasse sur une grosse propriété et des liens de sang les lient avec les riches propriétaires. Le patriarche qui a régné sur cette famille était un prédicateur respecté par tous et qui attirait les foules.
Une sorte de chape de plomb recouvre la résidence où règne le non-dit.
C’est Patrik Hedström qui doit trouver la vérité.
Pour son deuxième opus, Le prédicateur, Camilla Läckberg réalise un exercice de style très intéressant. Elle met un « peu sur la touche » Ericka, enceinte. Et c’est Patrik qui est le véritable héros de l’histoire. On voit donc les lieux avec son regard.
L’auteur dépeint avec talent les ambiances familiales complexes. Et comme pour un tableau, il faut savoir analyser les différents couches de la scène pour voir tous les éléments. Le non-dit, le poids du secret de famille sont des thèmes forts. Entre religion, croyances et manipulations, les frontières peuvent être très minces. J’ai également aimé l’analyse d’un comportement proche du sectaire.
Camilla Läckberg sait faire évoluer ses personnages comme monsieur et madame tout le monde. C’est certainement ça la force de ses romans. Le lecteur devient le voisin invisible qui voit évoluer son environnement. Il connait de mieux en mieux les rues de la ville, chaque habitant. Il y a un sentiment d’évasion et de retour chez soi.
Le prédicateur a vraiment plusieurs angles d’approche. Il y a un aspect un peu humoristique avec l’auto-dérision dont fait preuve Erica. Elle se sent comme une baleine, pas vraiment femme et séduisante et bien loin du portrait idyllique que l’on a pu lui brosser de la grossesse.